Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Extrait de l’invitation au voyage de Charles Baudelaire
Verena a aimablement accepté que je monte quelques photos de leur vie, c’est un autre monde, pas de supermarché avant Villersexcel à 15km, juste un depot de pain à 15 km.
Dans la cuisine la radio diffuse toute la journée la musique Suisse « musikwellen ». Pendant le petit déjeuner elle fait des « mots mêlés » genre de mots croisés. Elle tricote de chaussettes en laine pour ses frères en Suisse et en assure la maintenance en les reprisant après usage. Elle en vend aussi aux chasseurs de passage mais préfère les échanger contre de la viande, c’est plus simple, pas besoin d’aller dépenser l’argent reçu.
Avant de partir j’ai un encore bu un verre de rouge pour la route dans la cuisine. Verena, qui lit beaucoup m’a présenté un livre qu’elle a beaucoup aimé relatant l’amitié de deux femmes nées à Colmar en 1902, restées amies durant « la purge des allemands » à l’issue de la grande guerre et devenues presque centenaires.