09 1er mai Villersexel Vi-lès-Filain 25 km
Rien à rajouter par rapport à ma nuit d’hôtel à Villersexel, c’est un bel hôtel rénové récemment sans doute, on y mange bien, même si déjeuner à la française est un peu minimaliste pour moi qui suis plus habitué aux petit-déjeuners du Tyrol. Je n’ai rien de plus à dire si ce n’est que c’est la première fois que je me suis senti seul à table, seul au dîner dans une salle de restaurant pleine de personnes relativement âgées bien habillées et seul le matin au p’tit déjeuner.
Je faisais un peu tache avec mes chaussures de marche pas très nettes que je me suis empressé de laver dans une fontaine durant la journée. Avant de partir j’ai un petit tour à la brocante (marché aux puces) pour me changer les idées et pour acheter deux sandwichs à la boulangerie, un pour hier et un pour aujourd’hui.
Pour la première fois j’ai dû prendre deux cachets de colchicine pour contenir une crise de goutte naissante. C’est comme feu naissant que je doit éteindre de suite pour éviter l’embrasement. Ce n’est pas vraiment une surprise, l’alimentation festive de ces derniers jours était un peu trop riche pour moi et je ne n’ai pas fait trop attention comme je l’aurais fait à la maison, il faudra au moins que je limite ma consommation de viande.
Hier ce fut un beau parcours dans la campagne de Haute-Saône entre villages isolés, forêts, prairies et pistes cyclables en ligne droite interminables idéales pour le roller. Les piolets non signalés à intervalles réguliers pour empêcher l’accès aux voitures m’ont fait au peu peur, chez nous ils
ont tous été enlevés depuis quelques années déjà. C’est juste un peu dommage que les églises étaient fermées, il y avait même un grillage pour entraver l’entrée de l’église sainte Madeleine du Prioré de Marast qui date du 12eme siècle. Sur la route j’ai croisé une pèlerine de Lyon qui marchait entre Thann et Cluny. Elle avait initialement prévu de faire le chemin avec une amie malade de Thann mais la maladie a été plus rapide, elle voyage donc seule.
Hier soir je suis arrivé chez madame Gilberte Guillot vers 17h30 ce fut à nouveau une
rencontre très sympathique et un peu extraordinaire pour moi. Elle habite seule dans une très belle maison où elle dispose de 200 m2 de plein pied et dont elle loue l’étage, je suis hébergé dans un beau studio avec balcon et vue sur les champs. Elle m’a préparé une omelette (plus de viande pour le moment) et des pommes de terre grillées à la graisse d’oie. Elle m’a aussi proposé de la cancaillote dont l’usine de production est située a 8 km d’ici. Ce fut un régal. Madame Gillot a aussi gentiment acceptée que je parle un peu d’elle.
Elle est retraitée depuis quelques années après avoir mené seule un train de culture de 100 têtes de bétail et de 60 ha de prairies, de maïs et de céréales pour son élevage.
C’est elle qui qui dû reprendre la ferme des parents car un frère avait fait Saint-Cyr et l’autre travaillait à la bouse de Paris avant de monter et de faire tourner un haras. Il y avait au haras 6 gîtes pour les personnes de passage. Madame Gillot quant à elle avait ramené une première jument d’un voyage en Bretagne comme un ramène un souvenir. Sa dernière jument (de trot) de couse est maintenant à la retraite après 11 ans de course, elle est portante dans un haras de chevaux de couse. Elle an encore une autre jument dans son jardin que j’ai pu admirer depuis mon balcon. L’histoire familiale de madame Gillot est digne des plus invraisemblables péripéties de Dallas et de son univers impitoyable. A côté de sa ferme, sa grande passion étaient donc les chevaux de trot, elle achetaient des juments et élevait des poulains pour la course. Elle dit qu’elle a eu de la chance car certains de ces poulains avaient de très bonnes performances sur différents hippodromes de France où elle les faisait courir. Elle connaissait bien l’Alsace qu’elle traversait “entre maïs et vignoble” quand elle se rendait à l’hippodrome de Hoerdt au nord de Strasbourg. Sa jument préférée Contesse a gagné plisieurs courses à Vincennes.
Regine vient de m’appeler un peu inquiète de la mise à jour tardive de mon blog, en effet il se fait tard et c’est l’heure pour moi de quitter un peu à regret l’univers de madame Gillot et de partir vers Maisière toujours en Haute-Saône.
