10 2 mai Vy-lès-Filain Maizières 22km
J’arrive à contenir ma crise de goutte avec la colchicine, 3 comprimés dimanche puis un par jour. Je suis content car ce n’est pas toujours le cas, j’ai dû m’arrêter de courir durant 9 jours en août dernier et j’ai boité entre la Saint-Etienne et et l’Epiphanie.
Ça fait 10 jours que je marche, le jour de mon départ c’était un jour de fête, préparé de longue date et qui a filé très vite. Les 9 jours suivants c’était comme des vacances avec un dépaysement croissant de jour en jour par rapport à mon quotidien. 25 km avec 350 m de dénivelé en moyenne, je marche 5 à 6 heure par jour. Mon organisme s’y est bien habitué, je l’ai ménagé suite aux nombreux conseils reçus car la route est encore longue 😊 (je l’espère). Les chaussures se sont faites à mes pieds, le sac à dos est top et mon chariot de trail s’avère être un compagnon fiable. Il a réussi l’épreuve du franchissement d’obstacles avant Héricourt avec succès. Ma nouvelle montre Garmin achetée ce printemps fonctionne comme une horloge et le la suis les yeux fermés (façon de parler) pour trouver mon chemin. J’ai déjà fait de belles rencontres: famille, amis, hebergeurs-hebergeuses et Roswitha de Düsseldorf. Ce fut aussi un séjour plutôt gastronomique (n’est ce pas !).
Tous ces villages traversés sont chargés d’Histoire, de culture de terroir et de religion chrétienne dont je m’imprègne au quotidien.
Par moment je ressens l’envie d’allonger les distances, je le ferai peut-être ou pas. J’essaie aussi de faire un peu le vide dans ma tête, de débrancher ma machine à penser mais je n’y arrive pas durant la
journée, la nuit c’est différent, je dors. Depuis des années je «sors les fusibles » avant d’aller me coucher et ça marche car je m’étais rendu compte que je travaillais (trop) durant la nuit pour mon employeur à en perdre parfois le sens des priorités et la clairvoyance nécessaire à l’action.
Hier c’était une journée ensoleillée mais pas un chat sur la route de toute l’après midi, toujours quelques vaches qui me regardent passer, des lavoirs, des statues religieuses, de belles
maisons franc-comtoises, des églises fermées, un cycliste qui m’a encouragé en me dépassant dans une montée et un monsieur qui promenait son chien. J’ai ai nouveau dû contourner un arbre fraîchement tombé en travers du chemin, ça faisait longtemps ! Par contre le parcours avec peu de macadam était de toute beauté, je n’avais pas le temps de chômer car je n’étais parti qu’à 14 h après avoir déjeuné (c’était un plat de lentilles) chez madame Gillot. C’est la première fois que je vois une « rue de Compostelle » et j’ai été agréablement surpris par par le village médiéval de Fondremand. Hier soir, j’étais le seul client de l’auberge, l’aubergiste très sympathique m’a préparé un plateau repas sur la terrasse avec en prime, le coucher de soleil sur l’église du village. Ce matin, après un excellent petit déjeuner je prends la direction de Bucey-les-Gy. C’est l’avant-dernière étape en Haute-Saône avant la Bourgogne.
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