11 03 mai Maizières Bussey les Gy 20,5?km
Encore une belle journée de printemps presque estivale mais pas de village traversé de toute la journée, à peine plus de monde croisé en chemin que la veille : deux joggers et une dame qui s’est arrêtée en voiture à ma hauteur en me croisant, elle semblait fascinée par les personnes qui font le chemin et m’a parlé d’une jeune strasbourgeoise de 28 ans qui a entrepris récemment le chemin pour quatre mois (tiens donc) mais sans téléphone, sans guide, sans carte et avec pas ou peu d’argent. On s’est posé la question de sa sécurité en cas de soucis physique durant la journée. De mon côté, « big brother » veille sur moi. Régine et Sandra sont informées par ma montre de mon avancement de manière précise dès que je me mets en route et tout au long de la journée. C’est quand même sécurisant pour ma famille de savoir que tout va bien. Comme je l’ai signalé hier je suis content de ma montre dans laquelle j’ai chargé avant de partir mon parcours jusqu’au cap Finistère ainsi que les cartes IGN de France et des cartes d’Espagne. Je sais que cela n’est pas encore à la portée de chacun, j’ai la chance (ou pas) d’avoir toujours baigné dans les technologies de l’information de part mon métier.
Ma montre dite « outdoor » offre une excellente lisibilité même en plein soleil et mis à part la carte et le parcours à effectuer elle indique aussi le dénivelé, l’azimut, le temps écoulé, la fréquence cardiaque et j’en passe. Elle indique même l’heure. Ces informations m’évitent de devoir consulter un guide ou des cartes papier en cours de journée. Cependant je pense que cela reste encore une affaire de passionnés de nouvelle technologies car la mise en œuvre reste complexe pour des non initiés, le coût élevé et on n’est pas à l’abri d’une panne de courant. Je suis de ce fait contraint d’avoir des solutions de secours pour ne pas resté en rade en pleine nature.
Avant d’arriver à Gy, l’ai traversé les Pelouses sèches du Mont de Gy. Un panneau d’information sur le chemin retrace l’historique, la flore et la faune de ce milieu naturel façonné par le travail de l’Homme qui rme appelle un peu nos collines près du Bollenberg. L’alouette lulu y est chez elle.
Le gîte où j’ai dormis est géré par une association locale (Patrimoine et Environnement). Un mécène a acheté la maison, des bénévoles l’ont aménagée ainsi que nous l’a raconté Émile venu à notre rencontre hier soir. Ce matin Émile m’a montré l’atelier de sculpture installé dans l’ancienne grange de la maison. Des stages y sont régulièrement organisés par Daniel. Des murs de soutènement en pierres sèches ont été construits par des jeunes venus du monde entier pour des périodes de quelques semaines encadrés par des professionnels à l’arrière de la maison. Émile m’a dit que deux jeunes de Séoul ont découvert l’existence des étoiles dans le ciel durant leur stage. Ils n’avaient jamais vu d’étoile. J’ai partagé ce gîte avec un couple originaire de Versailles qui fait par tranches de quelques jours la Via Francigena qui va de Canterbury ce en Angleterre à Rome. Les 2 chemins de pèlerins se croisent à Gy (mais pas uniquement). Aujourd’hui ils font leur dernière étape pour ce printemps jusqu’à Besançon avant d’y prendre le TGV. Sur le chemin de Compostelle, Gy est aussi la ville où se séparent le chemin qui mène au Puy-en-Velay et celui que je vais prendre et qui mène à Vézelay. Ce matin, je pars donc en direction de Gray, dernière étape en Haute-Saône avant la Côte d’Or.