12 4 mai Bucet-les-Gy Gray 30,5 km
Bis repetita pacent
En français je dirais que les jours se suivent et se ressemblent, plus je marche plus j’ai envie de marcher. La Haute-Saône est riche de son passé industriel des 18e et 19e siècle où le bois servait d’énergie pour les premières aciéries. Les villes et les villages rivalisaient pour avoir les
plus belles fontaines et les plus beaux lavoirs publics, les églises romanes étaient rasées pour en construire de plus belles et de plus grandes. Les villages traversés semblent un peu figés dans ce passé glorieux, du temps où la Haute-Saône était l’un des plus riches départements de France avant que la Loraine n’emboîte le pas avec le charbon comme énergie pour la sidérurgie. Je suis étonné de n’avoir vu aucune zone atisanale dans tous ces villages traversés, en Forêt Noire chaque petit village a sa ou ses PME(s) à l’entrée ou à la sortie, je me demande un peu où travaillent les jeunes. Mais c’est toujours un régal de traverser ces étendues de prairies ou les vaches vous saluent au passage et de longer les champs de colza ou d’orge en fleur, ça me rappelle jun peu ma jeunesse du temps où la quasi monoculture de mais n’avait pas encore uniformisé nos paysages du Ried. J’ai aussi trouvé intéressant l’idée de protéger par une alarme les plate bandes de poireaux, pourquoi pas. En allant me ravitailler en eau dans un cimetière où j’ai déjeuné sur les marches de l’église à défaut de pouvoir y entrer, j’ai été interpellé par une inscription sur une pierre tombales de 3 petites filles décédés pour la dernière il y a plus de 100 ans et qui s’inspirait d’un poème de François de Malherbe écrit en 1599 pour consoler un de ses amis qui venait de perdre sa fille de 5 ans. Hier soir je suis arrivé à Gray, belle petite ville de 5000 habitants traversée par la Saône. Mes hôtes sont chercheurs au CNRS. C’est leur passion, j’ai dû me dépêcher un peu au copieux petit déjeuner car ils étaient pressés de rejoindre leur bureau comme de jeunes chercheurs sortis d’école alors qu’ils 15 ans de plus que moi. La recherche c’est leur passion, ils ont publiés ensemble de nombreux livres sur les outils du néolithique période allant de 6000 ans à 2000 avant JC. Ces outils, ce sont par exemples des haches utilisées dans les Alpes. Pierre a fait un petit lapsus en me disant qu’il continue de travailler après la retraite, le bon Dieu aura sûrement aussi besoin de chercheurs comme eux. Anne-Marie est élue au conseil municipal de Gray où elle s’occupe en particulier de la gestion du patrimoine, un de ses soucis concerne l’entretien de certains bâtiments historiques du centre ville appartement à des particuliers qui n’y mettent pas les moyens qui seraient nécessaires à leur réhabilitation. Pierre et Anne-Marie sont tous deux membres d’un groupe de marche. Cet été ils vont à Andermatt en Suisse où la fonte des glaciers restitue des vestiges archéologiques à explorer. Ils ont passé de nombreuses années en Nouvelle Guinée car « c’est le seul pays où les habitants utilisaient encore des outils intéressants pour leur recherches anthropologiques ».
Hier soir ils avaient invité un ancien élève de Pierrre.
J’avais donc quartier libre pour voir le coucher de soleil sur la Saône, déguster une bonne pizza et finir la soirée deux limoncello, je ne sais pas comment s’accorde Limoncello au pluriel, j’aurais sans doute dû me limiter à un, mais la tentation était trop forte, tant pi pur la grammaire et ce matin pas d’effet secondaire indésirable, mais c’est limite !
Le matelas était excellent comme à la maison ou à la « verte vallée » à Munster, j’ai bien dormi même si ma montre dans sa « Morgenpost » quotidienne cherche à me prouver le contraire. Je devais la programmer dans un mode plus bienveillant, mais ce n’est pas une option prevue.
Aujourd’hui direction château de Rosières