42 — 7 juin Saint-Martin-le-Vieux Saint Pierre-de-Frugie 21,2 km
Service minimum
j’ai peut-être attrapé froid durant l’orage ou mangé quelques chose qui m’a intoxiqué, toujours est-il que, hier matin, je me suis retrouvé avec de la fièvre, des diarrhées et des courbatures au dos. Mon niveau d’énergie était bien bas et j’ai dû serrer les dents pour boucler les 21 km du jour. Je me suis facilité la tâche en empruntant les routes départementales où on ne voit pas de voitures, plutôt que le chemin que j’avais préparé qui m’aurait rallongé la distance et demandé une énergie que hier je j’avais pas. La situation a changé 500 mètres avant mon arrivée à la ferme isolée « Bella Terra » : le seul chemin pour y arriver que j’avais trouvé n’existait plus et d’une minute à l’autre je suis passé en « mode expédition » au milieu de ronces. J’ai dû prendre le sac sur le dos puis le reposer un peu plus loin pour franchir une clôture de barbelés. Dans l’opération mon téléphone est tombé au sol et, au milieu des ronces, impossible de le retrouver. Je n’étais plus qu’à 5 minutes de la ferme. J’y suis allé en lassant mon chariot. Je suis retourné sur place avec le téléphone du Ulrika pour retrouver le mien en le faisant sonner. Au passage j’ai eu également droit à un bain de pieds dans un ruisseau que je devais franchir dans une prairie. C’est drôle comment, dans des conditions plus difficiles, j’ai retrouvé instantanément toute mon énergie pour faire face à cette situation imprévue.
Bastian est maraîcher bio et, avec sa femme allemande Ulrika, ils produisent des légumes qu’ils commercialisent dans des épiceries locales et au marché de Limoges. Leur ferme est un petit coin de paradis au milieu d’un paysage de montagne de Dordogne.
En effet j’avais quitté la Haute-Vienne pour découvrir la Dordogne par le « Périgord vert » et traverser à nouveau des reliefs du Massif Central.
Ulrika ne s’exprime qu’en allemand avec leur jeune fils qui mélange un peu les deux langues quand il s’exprime. Bastian avec un physique de gymnaste que lui procure le travail dans les champs, a déjà fait une partie du chemin de Compostelle par étapes. Il a également participé à une
expedition de 6 mois dans l’Himalaya où il a porté un sac de 22 kg.
Nous avons dîné en terrasse, Ulrika avait accompagné ses patates nouvelles de fromage blanc avec de la ciboulette mais je n’ai pratiquement rien pu manger,
Aujourd’hui, direction Thiviers en espérant que rapidement je retrouve tous mes
moyens.