56 — 21 juin — Mont-de-Marsan Audignon 29 km
fluctuat nec mergitur
« il est battu par les flots mais ne sombre pas »
Je fais mienne la devise de la ville de Paris tant les éléments se déchaînent contre nous ici dans les Landes ces derniers jours. En prenant un bon café sur une terrasse à Mont-de-Marsan, j’ai attendu que la pluie se calme avant de partir. Il a fait plutôt frais avec un ciel menaçant toute la journée mais sans pluie avant qu’un orage violent n’éclate 10 minutes avant mon arrivée dans une nuit pratiquement noire à 19h 30 seulement. Vivement le retour du soleil car je redoute un peu les impacts du froid sur mon organisme. J’ai laissé dans le cahier des visites d’une église l’adresse de mon blog, au cas où Meghan de Dublin voudrait garder le contact. Elle devrait y passer demain. J’ai aussi pu y voir que Heinrich de Bavière avec j’ai partagé le gîte à Coutures y est lui passé hier.
Le chemin fut varié avec une alternance de paysages entre forêts, prairies et plaine à maïs pour alimenter les élevages de canards. 8 kilomètres avant la destination je suis passé à Saint-Sever une belle petite ville qui préparait les festivités de la Saint-Jean. Sur une terrasse j’ai été interpellé par un couple de hollandais attablé avec dame belge qui faisait le chemin par étapes depuis Bruges avec sa fille. Ils avaient parié que j’étais hollandais. Les quatre en avaient fini pour la journée à Saint-Sever.
Ce soir j’ai eu plus de chance que hier, la pluie drue n’a commencé que 10 minutes avant mon arrivée et n’a toujours pas cessé à 11h du soir. Muriel et son mari habitent une belle maison de 200 ans en dehors de ce qui village de 300 habitants. Jusque dans un passé récent, le propriétaire administrait jusqu’à 25 fermes. Le nombre de ces fermes pouvait se compter au nombre de crochets au plafond du salon car chaque ferme était redevable d’un jambon par an qui y était suspendu comme un trophée. Ce système de métayage a perduré dans les Landes jusque dans les années 1975 ! Le grand père de Muriel exploitait l’une des fermes « vassales » mais il a eu l’opportunité et la chance de pouvoir racheter sa ferme, et la maison de maître en sus, quand le propriétaire a dû vendre suite à des dettes de jeu et à des relations féminines mal maîtrisées. Muriel a repris la suite de l’exploitation familiale avec sa sœur, elles élèvent 3000 canards par an. C’est peu au regard des exploitations industrielles de la région mais elles maîtrisent bien leur chaîne de production et rentrent les canards tous les soirs à l’abri de la convoitise des renards. Elles conditionnent et commercialisent tous les produits dérivés (foie-gras, terrines, magrets…) dans toute la France et à l’export jusqu’aux pâtes utilisées pour la nourriture animale. Je vais garder l’adresse pour mon foie gras de noël prochain.
Demain, direction Sault-de-Navailles.