60 — 25 juin Aïxirits Aïnhis-Mingelos 25,3
Ce matin après le petit déjeuner, le gérant de l’auberge m’a raconté qu’il y a 14 ans, en déchargeant un camion, alors qu’il portait 2 sacs lourds, il voulait se dépêcher. Plutôt que de transmette les sacs à ses collègues au sol, il a mis le haillon élévateur en pente et les a descendus tout seul. Il a juste demandé aux collègues de faire attention car le haillon était un peu glissant. C’est lui qui a glissé avec ses 2 sacs et il s’est fracturé la cheville qui, 14 ans après, lui pose toujours encore des problèmes. Il aurait voulu, avec une télécommande, faire une marche arrière de quelques secondes mais ça ne marche pas comme ça. Cet épisode n’est pas sans me rappeler ma propre histoire et je suis content tous les matins de pouvoir marcher et avancer sur le chemin.
A Saint-Palais, j’ai assisté à la fin de la messe dominicale. Le chant final était dédié à la vierge en langue basque, c’était émouvant à entendre. Dans une autre église ils chantaient le notre père en basque.
Le ciel a été couvert toute la journée avec une température idéale pour marcher. Ce fut une belle étape de montagne avec 720 mètres de dénivelé même si on n’a jamais dépassé les 400 mètres d’altitude. Si les vaches avaient eu des cloches autour du cou, je me serais cru dans une vallée du Tyrol dont j’affectionne particulièrement les paysages. Je n’ai jamais rencontré autant de pèlerins durant la journée. Mais ceux que j’ai vus sont venus du Puy-en-Velay car les deux chemins ont fait la jonction à 40 kilomètres environ de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il y avait deux vosgiens, une belge (Stephanie) et une jeune alsacienne, Coline originaire de Kaysersberg. L’un des vosgiens a travaillé longtemps chez Josy, il aime aussi marcher sur les crêtes vosgiennes et se rappelle bien d’une nuit sous la tente au col de la Schlucht. Stéphanie travaille à la Croix-Rouge à Luxembourg-ville, elle s’arrête demain à Saint-Jean-Pied-de-Port car elle doit retourner travailler. Coline, comme moi, veut aller à Saint-Jacques. Elle va emprunter le camino Francé car son médecin lui a déconseillé les dénivelés à cause d’un soucis de genou. Elle dort le plus souvent sous sa tente pour faire des économies, mais elle pense la renvoyer à la maison une fois arrivée en Espagnol car elle y trouvera des hébergements pèlerins abordables. En arrivant au gîte, Albanne m’a présenté sa maison que je viens occuper tout seul ce soir, elle m’a préparé un repas à réchauffer ainsi que le petit déjeuner de demain matin avant de repartir. C’est une passionnée du chemin, elle a fait le primitivo (qui quitte la mer à Oviedo pour rejoindre Saint-Jacques) et veut s’organiser pour pouvoir marcher à partir du Puy l’année prochaine.
Demain courte étape de 15km vers Saint-Jean-Pied-de-Port.