70 — 9 juillet — Markina-Xemein Gernika 26,4 km
Encore une très agréable randonnée de montagne aujourd’hui jusqu’à Gernika. C’était l’effervescence, tôt le matin à l’auberge, le groupe des jeunes américains a stationné sous ma fenêtre pendant 20 minutes dès 7 heures. La responsable de l’auberge était sympathique et surtout très efficace, dès 9 heures, tous les draps du dortoir étaient déjà en train de sécher sur les tables de la terrasse. Missy et une belge, Ilse, qui chemine quelque jours avec sa famille, (frère, parents et enfant) ont préféré prendre un taxi pour raccourcir l’étape du jour de quelques kilomètres, je ne le ai plus revues de la journée. J’ai discuté un moment avec deux napolitaines accompagnées d’un italien de San Remo dont l’épouse est bourguignonne. Puis j’ai assisté à la fin de la messe dominicale au monastère de Zenarruza avec de très beaux chants catalans et basques.
La Collégiale de Santa María de Zenarruza ou Ziortza, classée Monument National du Pays Basque, se trouve au pied du mont Oiz (1 026 m), à quelques kilomètres de la localité biscaïenne de Bolibar. Considérée comme un des trésors du territoire, elle fut un point d'arrêt fondamental sur le chemin côtier de Saint-Jacques pendant le Moyen Âge et, surtout, pendant la Renaissance. On peut y accéder en parcourant les vestiges d'une voie pavée utilisée jadis par les pèlerins de Saint Jacques. L'ensemble des installations monastiques comprend une église du XVième siècle de style gothique et renaissance (à noter le retable plateresque du maître-autel), un magnifique cloître du XVIième siècle et d'autres dépendances propres de la vie de clôture et en communauté telles que les maisons de l'abbé, celle des colons et le réfectoire. Jadis, elle disposait d'un hôpital pour les pèlerins qui fut détruit dans un incendie mais qui, après avoir été reconstruit récemment, sert désormais d'auberge. A noter que les moines du monastère se consacrent à la pâtisserie et ont un magasin situé dans le complexe où l'on peur acquérir des produits.
Le jeune américain, qui fait des longues distances, m’a doublé. A partir de Gernika, il va quitter le chemin de Compostelle pour se rendre à Bilbao par le GR121 qui longe la côte. Le catalan qui ressemble à d’Artagnan est également passé, il m’explique qu’il doit marcher vite avec ses nouveaux amis du chemin. Après la pause de midi et le sandwich de circonstance, j’ai marché les 15 derniers kilomètres avec deux jeunes hollandaises en provenance d’Amsterdam pour une semaine sur le chemin : Maaike et Bertina (Albertine sur son passeport). Elles se sont décidées la semaine dernière. Elles voulaient initialement aller peut-être en Slovénie mais n’ont pas trouvé les hébergements. On avançait à la même vitesse, le temps est passé rapidement, on s’est motivé mutuellement pour avancer. Par hazard, nous logeons dans le même hôtel. Elles n’ont pas marché hier car la veille, Bertina a eu un coup de chaud qui l’avait contrainte à abréger leur étape et de la finir en bus. Ce soir, sortie au centre ville de Gernika dont le calme conteste fortement avec la vie nocturne trépidante de San Sebastián et des autres villes balnéaires.
Demain direction Lezama, toujours dans l’arrière pays, avant-dernière
étape avant Bilbao, où je ferai un jour de pause. Si le temps le permet j’irai un jour à la plage en utilisant les transports en commun.
Le Tour de France fait le chemin en sens inverse. Après Bilbao, Hendaye, Ascain, Mont-de-Marsan et Limoges, ce matin il a rendu un hommage à Raymond Poulidor au départ de Saint-Léonard-de-Noblat. A l’arrivée au Puy-de-Dôme, Pogacar a arraché sur le final 8 petites secondes à Vingegaard, qui ne le devance plus que de 17 secondes pour le maillot jaune. Le tour passera également par Belfort plus tard dans le mois. C’est où Belfort ?
