76 — 16 juillet — Laredo Güemes 31,5 km
Journée avec de belles surprises comme les jours précédents, tout compte fait j’ai pris le petit déjeuner à l’hôtel où j’ai été facilement convaincu par le sourire des deux employées qui faisaient le service derrière le bar. J’y ai pris un jus d’oranges pressées qui est bon marché comme je le fais maintenant régulièrement. Dès la sortie de l’hôtel, j’ai rencontré Kim, elle est originaire du Colorado et nous avons au moins deux points en commun : on préfère éviter de séjourner dans les auberges avec dortoirs du camino et on préfère le camino plutôt que le PCT. Le Pacific Crest Trail est un chemin de grande randonnée de 4200 km en Californie, il relie la frontière mexicaine à la frontière canadienne, il est bien moins bienveillant que le camino et peut rapidement se révéler hostile. Kim a continué son chemin lorsque je me suis arrêté dans le restaurant où m’avait guidé mon GPS la vieille. La dame à la caisse m’a tout de suite reconnu, c’est elle qui m’avait indiqué mon erreur la veille au soir. Elle m’a expliqué que les anchois à l’huile étaient une spécialité culinaire locale de Laredo et du beau village voisin de Santoña. J’ai acheté pour midi une valeur locale sûre : une Tortilla de patatas (omelette aux pommes de terre) en sandwich. Puis j’ai longé la mer sur près de 5 km d’abord le long d’une belle promenade puis dans le sable mouillé à marée basse avant de devoir prendre un bateau taxi pour traverser un petit bras de mer et rejoindre Santoña. Un peu frustré par les anchois en boîtes de la veille, en traversant l’une des rues piétonnes à l’heure du repas, j’ai quand même voulu déguster une assiette d’anchois frais. Durant l’escalade d’une petite coline en bord de mer sur des chemins escarpés style Falimont, j’ai failli perdre dans la montée la coquille Saint-Jacques qui s’était détachée de mon sac. Plus loin, le chemin m’a ramené à la plage. Après quelques minutes, Kim qui finissait sa pause, a accouru vers moi, ce fut des grandes retrouvailles à l’américaine comme si on se connaissait de longue date, que du plaisir. Nous avons marché ensemble pieds nus dans le sable jusqu’à Noja, le prochain village en bord de mer où elle était hébergée. Il me restait encore environ 12 kilomètres de campagne pour à arriver à ma « casa rural », version locale de l’hébergement à la campagne que j’apprécie particulièrement. Au restaurant juste à côté, j’ai pris une bonne salade suivie d’un steak de thon. Je me suis régalé après deux soirées de diète forcée par les circonstances.
Demain, petite étape, direction Santander avec une partie finale en bateau.
