89 — 29 juillet— Salas Tineo 21,5 km
Journée de montagne avec juste un village traversé qui paraissait désert, puis quelques petits hameaux isolés. Plus d’arbres fruitiers mais encore quelques granges sur pilotis. Après une longue montée, j’ai rejoint un plateau à 750 mètres d’altitude environ, plateau que je n’ai plus quitté jusqu’a mon arrivée à Tineo. Le brouillard, tenace, ne s’est pas levé de la journée ; du coup, je n’ai pu qu’imaginer les paysages. A l’auberge pour pèlerins où je me suis arrêté pour me ravitailler en eau, à 800 mètres d’altitude, le vent soufflait frais et humide comme parfois au Honeck. J’ai dû me couvrir un peu plus. Par contre, pas de risque de me perdre, le chemin est maintenant balisé comme les marches populaires de chez nous, et en guise de ravitaillement, deux églises étaient ouvertes où j’ai pu apposer un tampon sur ma credentiale, l’une d’elle proposait des fruits.
Vers 18 heures je suis arrivé à la hauteur de la famille de Laura ; IIs avançaient à leur rythme, partis à 9 heures 30, il leur restait encore 6 kilomètres avec 150 mètres dénivelé. Valentina (9 ans) et Mauritian (8 ans) ont bien du courage, mais demain ou lundi au plus tard ils auront droit à une journée de repos bien méritée avant de repartir. C’est une expérience en famille et tous les quatre, parents et enfants sont très motivés pour arriver le plus loin possible, s’ils ne finissent pas le chemin cette année, ils continueront pendant les vacances l’année prochaine. La nuit dernière ils ont mal dormi, à 8 dans un petit dortoir où il faisait trop chaud ; ce soir ils ne savent pas encore où ils iront dormir. Le contraste est saisissant par rapport à ma manière de gérer le camino. Plus j’avance, plus j’anticipe la réservation de mes hébergements, je ne ressens pas le besoin de renouveler l’expérience des nuits en dortoirs si je n’en suis pas contraint. Je suis arrivé dans un bel hôtel qui fait aussi auberge, ce soir 38 pèlerins y dorment dans des dortoirs de 16 personnes.
Demain direction Pola de Allandes. Voilà ce que dit le site Gronze.com de cette étape :
Première des trois étapes qui définissent le caractère et l'essence du Chemin Primitif, pour sa richesse écologique, sa faune et sa flore, pour sa dureté et pour ses paysages, et qui en ont fait ces dernières années l'un des chemins jacobéens les plus réussis.