98 — 7 août — Melide Arzua 15,2 lm
Grand beau temps en Galice pour ce premier jour de mes trois jours sur le camino Francés. Je n’ai pas eu de problème avec la chaleur et j’ai beaucoup apprécié la luminosité du ciel, luminosité qu’on a pas chez nous, quand je souhaite de la brume et un ciel couvert je vais en Irlande plutôt qu’en Espagne au mois d’août. Avant mon passage à la poste j’ai pris un solide petit déjeuner avec un « napolitain », un genre de grand petit-pain au chocolat. J’ai eu le temps de repenser à ma journée de hier ; sur le camino peut-être plus qu’ailleurs, il est des rencontres qui le lendemain te secouent dans tes certitudes comme en avion peuvent te réveiller des turbulences subites au milieu d’un vol long courrier. Plus loin sur une autre terrasse de Melide, j’ai revu Jane et Bob d’Arizona. Il viennent de Scottsdale, où j’ai séjourné pour DHL durant trois semaines il y a quelques années. Je me rappelle bien le gazon plus vert qu’à Wimbledon et une route à quatre voies qui s’arrête net pour laisser place au désert avec des cactus de 10 mètres de haut comme dans Lucky Luke et ses réserves de populations indigènes. Attablés avec eux, j’ai discuté avec Adrian et Mélissa de Madrid. Bob et Adrian sont informaticiens mais on a pas préféré ne développer le sujet. J’ai aussi revu Evelyne de Berne souriante et en pleine forme, toujours avec son sac de provisions en plus du sac à dos, je ne l’aurais pas reconnue si elle ne m’avait pas dit son nom et pourtant on a mangé ensemble vendredi dernier, elle était fatiguée et m’avait étonné avec son stock de nourriture, elle m’avait offert des petite galettes et je l’aurais suivie comme dans la chanson de Léonard Cohen on suivrait Suzan au bord de la rivière.
Puis je me suis finalement lancé sur le Camino Francés où j’ai intégré le flux de pèlerins. Je me serais cru à la marche populaire de Hatstatt. Plus besoin de trace GPX sur la montre, ni même d’indications le long du chemin, il suffit de suivre le mouvement, en exagérant un peu, j’aurais presque dit d’écouter le claquement des coquilles sur les sac à dos. Je m’y étais préparé. Le chemin a aussi son lot de marchands qui te vendent un peu de tout.
Demain direction O Pedrouzo.